Qazea VS Sangliers des plaines, Acte 1

Je m'avançais à présent dans la plaine, déserte. Presque tous les joueurs étaient restés paralysés suite à l'annonce du maître du jeu, mais pas moi. Je savais ce que c'était que les MMORPG, et pas qu'un peu. J'étais un joueur professionnel, moi. Je m'avançais rapidement dans la ville, je courrais même. Heureusement que quelques cols étaient offerts au début. Tout devais être payant dans un jeu comme celui-là, et nous avions besoin d'argent pour vivre. Les jeux de rôles multijoueurs étaient basés sur le contrôle des ressources. Tu drop. Tu craft. Tu deviens plus puissant. Tu ne meurt pas. Tout était aussi simple que ça.

J'arrivais à la sortie de la ville. Je ne pris pas le temps de bien observer le décor m'environnant, mais je pouvais remarquer que seul un grand chemin de terre battu menait à un endroit. Endroit que je connaissais très bien, étant bêta-testeur. La zone labyrinthique conduisant au boss de palier. Mais nous étions tous encore bien trop faible. Je tournais dans la prairie, et zigzaguais entre les arbres. C'est avec de petits détails que l'on se rappelle que ce n'est pas la vérité. Tous les brins d'herbes avaient la même taille. Tous sans exception.

Je m'enfonçais de plus en plus profondément dans la plaine, dans les arbres, dans l'espérance, dans le désespoir.

Après un certain temps de course, je m'arrêtais brusquement. Un groupe de sanglier était présent au loin. Ils avaient l'air puissant, mais selon l'interface graphique, ne faisait pas parti d'un groupe. D'un autre côté, selon mes connaissances, ils pouvaient devenir agressif. Je décidai de ne pas m'en prendre à l'un d'eux. Ils pouvaient se révéler bien trop redoutable. Je décidai de réfléchir à un moyen de les avoir. Mais rien à faire, mon niveau se révélait trop bas. Je voulais être fort, mais je n'étais pas suicidaire non plus.

Fort heureusement, je vis ensuite à ma droite un jeune sanglier abandonné. D'apparence moins puissante que les autres, le système me révèla qu'il n'était que niveau deux. Et il n'avait pas remarqué ma présence. Je reculai doucement dur le côté. J'allais essayé d'aller derrière lui et de lui infliger un grand coup par surprise. Avec ma vitesse, ça serait peut-être possible. Je m'approchai discrètement, dégaina mon épée de son fourreau et attaqua.

Mais pour moi, ce fut comme si j'attaquai au ralentit. Le doute venait de m'envahir. Je ne pouvais pas mourrir, je ne pouvais pas perdre. Je ne voulais pas, de toutes façon. J'allais lutter de toutes mes forces, et achever l'ennemi en face de moi en quelques coups. J'allais devenir le plus fort et sauver la population de cet univers.

Crève !

J'obtenus la réaction attendu. Le sanglier eut peur et se prit mon attaque dorsale de plein fouet. Mon coup lui infligea presque deux tiers de dégâts par rapport à sa jauge de vie. Sa couleur tomba à l'orange. Quand il reprit ses esprits, fou de colère, il tentait de me frapper. Je vis tout cela comme au ralentit. J'étais expérimenté, et je m'étais habitué au système de combat lors de la bêta-test.

Pourtant, je n'ai pas pu esquiver. Ma vie défila devant mes yeux. J'eus peur, voilà tout. J'étais terrorisé. Je pouvais mourir, et les risques étaient bien réels. Je fixai un arbre sans piper mot, attendant le coup. Qui ne se fit pas attendre. Je ressentis une vive douleur dans mon estomac, là ou les défenses de l'animal c'était planté.

A la bêta-test, les sangliers ne pouvaient pas tuer en moins de trois coups. Je décidai donc de ne pas regarder la jauge de vie, ce qui aurait eut pour seul effet de me faire perdre mes moyens. Je profitai de la proximité pour donner un coup d'épée au niveau de la tête du sanglier. Mes espoirs étaient grands. J'allais gagner. J'allais devenir fort. J'allais survivre et sauver le monde.

Le choc fut très puissant. Vraiment trop puissant. Quand j'eus donc frapper le sanglier au niveau de la tête, provoquant un espace rouge transparent – il commençait à se désintégrer à certains endroits -  
je ne pus m'empêcher de regarder ma barre de vie. Il m'en restait plus de cinquante pour cent, elle était donc toujours dans le vert. Mais la douleur était réelle, et j'avais peur d'y laisser ma peau.

Le stress commençait à m'envahir. Peut-être même la folie. Mais j'avais peur et ne voulait pas mourir. Ses défenses, toujours plantés en moi, m'empêchait de le frapper. La peur me paralysait. Puis je réfléchis, et une réponse me vint naturellement à l'esprit : 'avais fait un coup critique. Il faiblissait. Il n'avais aucune chance ni d'esquiver ni d faire de coup critique. Je pouvais encore gagner.

Je lui donnais un coup de pied dans la mâchoire. Comme je m'endoutait, ça ne lui infligea pas de dégâts, mais je pu m'échapper de ses défenses aiguisés. Avec un second coup de pied, je l'éloignit de moi puis le pourfendit avec Sword.

- Tu vas crever, oui ?

Je lançais une rapide attaque avec mon épée courte. Ma dernière attaque. Mon énième attaque. Je vis le sanglier partir en arrière, exploser en une multitude de fragments bleus, de pixels. J'eus d'abord un coup au cœur. Je venais de tuer un jeune sanglier. Je réfléchis quelques minutes et ma peur disparut au profit d'un énorme soulagement. J'étais encore en vie, et plus que tout, j'étais heureux d'être en vie.

Puis le soulagement devint de la joie quand l'écran de confirmation de combat apparut. J'avais gagner une poignée de cols ainsi qu'une quantité honorable d'expérience. JJe sentais la fatigue m'envahir ainsi que la lassitude. Je trouvais que j'avais bien combattu aujourd'hui et n'avais aucune autre raison de risquer ma vie.

Je retournais sur mes pas pendant une bonne trentaine de minutes. La seul chose qui m'intéressait était de rapidement rentrer à la ville de départ pour boire un peu d'alcool, puis de me reposer jusqu'au lendemain. Lendemain ou je ferais un quête pour monter un peu mon niveau d'expérience.

Je rentrais dans la ville, baillant. Je réalisai mes plans en achetant un grand cru de vin rouge, puis en réservant une chambre à l'hôtel. Je me couchais tôt, espérant me réveiller en pleine forme le lendemain pour des achats et des combats. Mais surtout du combat, hein. Après tout, je suis le héros de ce monde. Je fis un rêve étrange cette nuit. Un rêve ou je me disputais avec ma petite sœur...